
Arriver à rester immobile suffisamment longtemps pour ne plus se voir en train de courir après un bonheur perdu ça serait bien. Le début du bonheur en somme. Il commencerait le matin avec une assiette volée dans la cuisine d’un atelier. Je m’en servirai pour y poser une clémentine. Je laisserai le soleil entrer et tout brillerait sans gommer les accidents. Le fruit au fond du sac remonterait pour se mettre sur l’assiette. Je n’aurai plus qu’à regarder le spectacle des lumières se faufiler dans l’étroit chemin de sa peau. L’odeur absente, je ne sentirai que la chaleur du soleil. Ce matin s’éterniserait et je gagnerai le temps que l’on m’avait volé.