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Passiflore sur l’eau

Photo de fleurs
Photo botanique

Passiflore. Ouverte. Coupée. Flottant sur l’eau, mise dans un grand bol en verre. Je ne crois pas que cela attire les rêves. Mais la voir à cet endroit et plus dans un arbre ni dans un vase bouge la réalité. Quelle conséquence si on en voit une dans un verre ?

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Magnolia for ever

Lorsque je vais à la piscine, sur le chemin, je croise un magnolia. D’année en année, je fais de plus en plus attention à ce qui pousse et fleuri dans la région. On a la chance dans les Yvelines d’avoir une terre verte. Longtemps les quelques champs du département ont nourrit les gens des environs. Nous avons pour une grande part des quetsches, des noix, des pommes et des figues. On dit la terre calcaire et cela peut se vérifier aux gisements que l’on aperçoit sur la route. Avant, le raisin et les fraises des bois parait-il étaient très présents. Ils se sont raréfiés ; les mauvaises herbes les ont remplacés. Le Vexin compte quelques fermes et une grande variété de produits céréaliers. Les brasseurs depuis quelques années se sont réimplantés tout comme les apiculteurs. La chose étant ce qui est, nourricier ne veut pas dire laid. Dans les parcs, le magnolia tient une place à part. Il s’est répandu dans beaucoup d’entre eux à la vitesse grand V. Pourquoi ce choix, je ne saurais dire. Un verger sans arbre décoratif manquerait d’équilibre, il serait lourd avec des arbres au port bas : un charme rétro flattant le jardin à l’ancienne. Le magnolia est présent dans le catalogue français en différentes variétés. J’ai une affection pour le Stellata dont les fleurs sont comme le dit son nom latin en forme d’étoiles. En se promenant, nous avons le Soulangiana et le Grandiflora à la floraison plus tardive. Il m’arrive de cueillir des pétales et d’en mettre dans un bol plein d’eau. De même avec des jacinthes ou des roses. Le magnolia est un cas particulier. Son dessin est très agréable. Son pétale me fait tracer des yeux ses contours. La ligne se trouvant à la base du pétale et se rependant avant de disparaître sur sa longueur m’en apprend un peu sur sa vie. Ce que la fleur aime et supporte, je peux le savoir. Cette année, elles sont très blanches. Elles manquent de lumière et de potassium. On les a planté sans savoir si la terre était faite pour cet arbre. C’est un drame quand on y pense. Dans certains jardins, il serait mieux en pot. Le mien est un invité surprise. Quand j’ai nagé, mes poumons s’ouvrent, je respire mieux et mes yeux épousent la forme de ces fleurs comme un bonheur simple à détacher de sa gangue.

Magnolia for ever

Au Botanique

Le fil de l’actualité ne suit pas le cours de la vie. Il laisse remonter des évènements plus anciens. Je suis allée plusieurs fois à Bruxelles. L’air de la ville met des accords dans mes cahiers.

J’entends la musique monter. Mes cahiers se remplissent.

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aquarelle et crayons de couleurs format A5

Brochette de fruits

Je commence une nouvelle toile sur des fruits de saison. Il y a quelques années, j’ai découvert un livre d’aquarelle traitant de botanique. L’artiste peignait d’après nature des fleurs mais aussi des fruits qu’elle avait cueillis et cuisinés. Entre deux pages sur ses conceptions de la transparence et de la lumière, des brochettes de fruits apparaissaient comme une distraction au milieu d’une science exacte. J’ai adhéré au principe. Qu’est-ce qui voyage dans le temps ? Quelle est la mémoire et ce qu’on appelle aujourd’hui la mémoire vive ?

Parvenir à lier avec un savoir ancien et le transmettre jusqu’à nos jours passe par différentes phases de réflexions. J’ai beaucoup cherché dans la peinture à l’huile et à l’acrylique si cela avait déjà été fait. J’ai réfléchi sur la question d’aquarelle et me suis demandée si ces sujets étaient transposables. Il y a en peinture une grammaire à respecter. Elle est très difficile. Ce qui pourrait disparaître aussi vite après être apparu fini le plus souvent en pochade. C’est un vrai risque menant à une interprétation fausse de ce qui n’est qu’une « saisie ». Un peintre n’est pas un scripte. Un dessinateur s’en rapproche.

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Noter ou annoter ce qui donne à une journée sa lumière, sa température, est un repère sur ses progrès. On peut mesurer l’intérêt que porte l’artiste à cette journée au désir qu’il a d’être à sa peinture. Moi artiste, je dis : « faites que cette journée soit immortelle ». Il y a toujours un message. La grossièreté est de souvent cataloguer une oeuvre dans un registre quand la réflexion de l’artiste est détaché de sa peinture. Cela donne des choses assez vivantes et remarquées. Je ne suis pas à dire que la mode créée l’information par effet de répétition. Mais en peinture il arrive que l’on relève des oublis.

La trouée dans le temps va aspirer le peintre et lui donner son élan nécessaire. Ainsi répéter, mâcher, rabâcher est une ligne de conduite observée. Nous formons un maillon de la chaîne humaine et dans le temps et dans l’espace. L’errance ne peut subsister indéfiniment et le vague à l’âme de l’artiste à ne plus savoir ce qui fait notre époque finirait pas n’être qu’une perte de temps. Chaque jour tout est à refaire, à redéfinir.

Peut-être dans trois mois je penserai autrement. Qui sait.