L’illustration est inspirée d’une bd de Lorenzo Mattoti. Sur ma peinture, elle est devenue un cadavre, et les montagnes, un visage d’homme. Le croquis de départ se rapproche du mythe de Robinson Crusoé, non d’Ophélie. J’ai repris l’idée du visage qui se confond dans la nature et ravivé le corps de la femme. Elle va connaître une renaissance à la gouache. L’aspect dramatique peut revenir. Je vis la chose en écriture comme au temps de mes premières nouvelles : je voudrais et fais tout pour que mon personnage principal vive et il meurt. Il m’a fallu des années avant que mon héroïne soit vivante à la fin de l’histoire. Le travail à été très difficile. Le problème en peinture est moins d’y arriver que de croire à l’histoire. Il manque quelque chose.
Étiquette : eau
Question de style
J’ai testé ce week-end toutes mes couleurs. Nous sommes – à force de routine – à vouloir nous défaire de quelques automatismes. Les contrastes dans mon fond, j’en ai beaucoup. Alors je dois apporter quelque chose d’autre pour le changer. Et lui donner de la liberté. Je me sens naturellement portée par les harmonies. J’ai envie de nourrir mon univers par l’aquarelle. Le premier nuancier se voulait compliqué : couleurs froides et couleurs chaudes. C’était une erreur. J’ai vu la différence ensuite. Cela me permit d’éliminer les excès.
Concernant le nombre de couleurs et le nombre de rayons, je ne me suis pas laissée imposée le douze. Le nombre de rayons comme le nombre de directions fut le fruit d’un heureux hasard. Dans ma boîte de peintre, tout est là pour créer un moment magique.
Trente six couleurs au total. Trois cercles. Un premier pour les jaunes. Un deuxième pour les bleus. Un troisième pour les rouges. Arrivée à la fin, j’ai tracé les contours au feutre. Sa représentation me demande une nouvelle réponse au problème que j’ai à résoudre sur feuille. J’ai encore beaucoup à éliminer des automatismes pris avec mes carnets de croquis. Trop de traits, trop de charges. C’est un vrai travers que j’ai à intérioriser. Faire bon usage de ce qui est censé faire du bien à celui qui regarde la peinture, est-ce la vraie vie ? La fiction du quotidien, de la rue serait son introduction.
Depuis une volonté extérieure, cinq couleurs en trop m’ont donné envie de jeter sur feuille l’expression de ma personnalité.