
Exister c’est oser se jeter dans le monde.
Je vois naître un nouveau monde. Je veux le connaître. Je veux le peindre.
Étiquette : écrivain
Exister c’est oser se jeter dans le monde.
An information ace.*
J’ai fini de le lire pendant une pause. Ça me plaît. ❤️
Les jours se succèdent, tous pareils malgré nos efforts pour animer notre petite communauté. Une vie monacale, la souffrance en plus, l’illumination en moins. Le même renoncement. La même contrainte de rythme immuables qui apaisent et qui oppressent. L’imaginaire d’un blessé, incarcéré par sa mutilation dans une chambre d’hôpital militaire pendant plusieurs mois, s’ordonne autour d’un petit nombre de pensées répétitives, rarement profondes et que d’autres trouveraient certainement obsessionnelles. La première tâche fut d’éliminer de notre champ de conscience tout ce qui pouvait rappeler que notre vie antérieure s’était normalement organisée autour de nos sens. La seconde, de nous interdire toute projection dans un avenir autre que celui des petits progrès quotidiens de mastication et de prononciation.
La chambre des officiers, de Marc Dugain (1998).
Edith Wharton écrivait dans Chez les heureux du monde (The House of Mirth – 1905) :
– Mon idée du succès, dit-il, c’est la liberté personnelle.
– La liberté ?… être libre de soucis ?
– Libre de tout … de l’argent et de pauvreté, de l’aisance et de l’inquiétude, de tous les accidents matériels. Maintenir en soi une sorte de république de l’esprit, voilà ce que j’entends par le succès.
J’ai toujours préféré Edith Wharton à Virginia Woolf. La femme à la voiture c’est tout un symbole. La journée de la femme en Angleterre datant de 1912 et dont elle eu une part prenante à son existence aussi. Le lien d’amitié avec Charlotte Perkins Gilman, auteure de La séquestrée, un des premiers textes sur la dépression post-partum. Ses livres bien sûr, son écriture subtile alliant liberté et intelligence. Sa vision de la haute société américaine et son admiration pour les auteurs anglais tel Henry James, sans départir en talent et originalité.
Aujourd’hui, les jeunes écrivains féminins, dans une certaine violence et une façon un peu brutale de s’exprimer, témoignent une volonté de démonter qu’elles peuvent faire aussi bien que les hommes. Or, ceux-ci écrivent depuis toujours d’une manière délicate et sensible, sans nécessairement intercaler des obscénités. Cette nouvelle génération de femmes a une réaction bien excusable, mais qui à mon avis n’est pas la meilleure qui soit.
Françoise Mallet-Joris, extrait d’une interview belge.