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Guimet à l’absinthe / Part Two

Le décès de ma grand-mère change le rythme de vie à l’atelier. J’ai ressorti la gouache et un modèle de marqueterie que j’avais trouvé incroyable sur le parquet du musée Guimet. Chaque ligne ouvre et ferme un chemin. C’est très asiatique comme pensée à intégrer : très serré et dans un espace réduit. Chaque tracé ressemble à une taille. Chaque couleur à un guide. La peinture se remplie en comparant de mémoire le modèle français. Nous sommes très différents. Nos modèles sont plus simples et ne recouvrent pas tout le sol. Dans une autre vie j’aurais adoré travailler avec le bois. Les essences au séchage créent des harmonies de couleurs extraordinaires. Quelqu’un d’autre dirait que c’est banal. Ma grand-mère aurait compris et aurait trouvé ça également extraordinaire. La vie et l’après vie de toute chose en tout chose.

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Séance couture à la maison

Relecture de livres adorés comme des âmes sœurs. Je crois avoir une vie parallèle. Un peu partout en puzzle des morceaux de moi. Ce livre est un livre de nouvelles. Je ne sais pas pourquoi en ce moment je ne lis que ça. Tristes revanches de la célèbre Yoko Ogawa est d’une perfection chirurgicale. Chaque syllabe s’entend et se ressent. Le regard change, le toucher suit. Il y a du mystère et une goutte de magie venant des anciens mondes reliés à nos inconscients.

La couverture reprend une œuvre de Yayoi Kusama. La traduction est de Rose-Marie Makino- Fayolle. 🏠

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Séance couture à la maison. Un petit poisson, un petit oiseau, qui s’aimaient d’un amour tendre, mais comment s’y prendre, quand on est dans l’eau. ⭐️🌞☀️💫

Francois-Marie Banier Painted Photography

Isabelle Adjani par François-Marie Banier.

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Portrait aux crayons de couleurs de Louise Labé, poétesse française de la Renaissance, d’après la sculpture de Jean-Joseph Carriès exposée dans les collections permanentes du Petit Palais.

J’ai mis en lien la photo du buste tout en vous disant bien avoir dessiné la sculpture sur place. Même chose concernant la mise en couleurs. Rien n’a été fait à la maison. Je me suis assise sur un banc entre deux salles et des teintes toniques sont venues immédiatement sur le papier. Quelque chose de la femme du moyen-age, de la femme d’âge moyen, comme le chante Catherine Ringer. Une artiste unique et une femme charismatique très coquette.

http://parismuseescollections.paris.fr/fr/petit-palais/oeuvres/buste-de-loyse-labe

Pour le retour du Soleil honorer,
Le Zéphir l’air serein lui appareille,
Et du sommeil l’eau et la terre éveille,
Qui les gardait, l’une de murmurer

En doux coulant, l’autre de se parer
De mainte fleur de couleur nonpareille
Jà les oiseaux ès arbres font merveille,
Et aux passants font l’ennui modérer

Les nymphes jà en milles jeux s’ébattent
Au clair de lune, et dansant l’herbe abattent.
Veux-tu Zéphir, de ton heur me donner,

Et que par toi toute me renouvelle ?
Fais mon Soleil devers moi retourner,
Et tu verras s’il ne me rend plus belle.

Deux anglaises dans un jardin français

Pêches 🍑

Pêches ou Appât pour deux anglaises à cuisiner dans un jardin à la française.

Sur un pêcher pousse des poèmes prêts à manger. Deux anglaises en France pour cinq jours visitent la maison de Maurice Denis. Sur le banc, elles noient cette invention : les couleurs ne sont pas lumineuses, cela n’a pas force, Maurice Denis n’a pas notre préférence. J’écoute leur nature avant que les mots en français soient ce qu’elles veulent dire. Les deux anglaises m’apprennent l’importance d’une terre neutre entre nous pour habiter la conversation. La plus douée me dit : Cézanne a de la lumière. C’est curieux à quel point je suis d’accord et ne peux en dire plus. Elle poursuit, force sa mémoire et demande à l’autre anglaise qui est the woman in forest. Manet, répond-elle. Elles veulent Le déjeuner sur l’herbe, une illusion réelle et une vérité sur toile. J’ai déjà vécu ça : deux américaines à Paris, perdues en sortant du Louvre allant boulevard des italiens me demandent quel métro prendre pour le Centre Pompidou. J’ai vingt ans et les accompagne à pieds. Elles sont si heureuses, qu’elles me donnent l’argent du métro. J’accepte. Devant les deux anglaises, je réduis toute idée parallèle. Aucune familiarité entre nous s’il vous plaît est ma préférence. Nous ne sommes pas à Paris, les idées depuis les couleurs de Manet m’envoient dans toutes les directions en France. Je ne dis rien mais au milieu du jardin de Maurice Denis, nous avons toutes les trois très faim d’une forêt sauvage. Les poèmes ont parlé. Nous devons nous séparer, l’art de la conversation ça creuse à la folie.