Les croyances anciennes, certaines venues d’Éthiopie, m’ont fait m’intéresser il y a six-sept ans à Enki et Ninhursag, les dieux qui ont créé notre monde. J’aime ce qui est très ancré. L’histoire commence à Sumer de Samuel Noah Kramer m’avait passionnée. Les racines du ciel ou ses griffes ont dessiné les déserts et les océans. La terre s’est défendue… Enki et Ninhursag représentent cette lutte amoureuse. Nous venons d’eux, sommes visiteurs d’une création qui se respire. Au Louvre, on retrouve une inscription votive fragmentaire sur la naissance de l’écriture et le code des lois Ur-Namnu. C’est si présent que l’on croirait nos ancêtres venir d’une autre planète. Ce monument visible pourrait être un météore, qui sait, une roche volcanique polie. J’ai fais plusieurs voyages dans le temps ce printemps de 2012 où je regardais la vaisselle et les ustensiles de salle d’eau. J’oubliais cette vision de Dieu sous les traits d’un lion triste entouré d’yeux extraite de la mythologie pour ne m’intéresser qu’aux divinités de la Mésopotamie. Noter quelque part vaisselle et roche extraterrestre m’avait ramené à la parade amoureuse des paons et autres animaux séducteurs. Les personnes en couple depuis près de vingt ans me confiaient aimer ces croyances car aucune autre ne sait être le ciment d’une vie heureuse. C’est peut-être une croyance ancienne éclusée mais je préfère la croire que ne rien croire. Je mangeais comme ce peuple beaucoup de fruits et de riz, courais dans la forêt, rêvais d’enfant et commençais à noter mes pensées comme un storyboard pour ne rien perdre de cette transe féminine. J’ai été malade par la suite, subis un avc très mal traité par une médecine moderne qui se vengeait sur moi de la médecine douce. J’ai beaucoup souffert. Il y a encore des trous dans ma mémoire qui dérangent. Alors je réouvre les carnets de cette période et – comme un champignon magique après la pluie – qui j’étais revient de manière fulgurante. La part animale a murie autour de moi, je la trouve moins noble. Les sumériens ont gardé mon intérêt. Ces photos me donnent envie de relire et revoir les parts manquantes avec un ami. C’est la poésie du bateau ivre de Rimbaud lu à 16 ans que l’on relit à 36 ans et plus. À suivre.
Bon lundi.
Photos prises au Louvre, à Orsay et au Grand Palais.