Étiquette : monuments aux morts

Le Père Lachaise

J’ai toujours adoré les cimetières. Enfant, mes parents m’y emmenaient. Je crois qu’il n’est pas possible quand on voyage de visiter une église ou une chapelle sans après aller au cimetière. C’est un passage obligé si on veut bien faire les choses.

J’ai pris mes premières photos de tombes à onze ans. Au début je cherchais les tombes d’enfants et de bébés. Cette fascination m’a fort heureusement quittée à l’âge adulte. Mais je ne cache pas mon émotion si cela se produit. Les choses changent.

Le Père-Lachaise est un peu ennuyeux et c’est ce que je recherche certains jours de tumulte. J’aime m’ennuyer. Il arrive toujours beaucoup de choses entre deux portes. Quelque chose se remplit et l’air n’est plus le même une fois franchis les seuils.

Publicité

Les adieux éternels

Les adieux éternels.

image_6483441

Autel automnal de Samhain de cette année. La tradition est amusante. J’essaye autant que je peux de la perpétuer.

Il y eut des années où je le mettais à table à la place d’un hôte. Avec des bougies et, par exemple, une salade composée, des petits pains à la courge et aux noisettes, des pommes au four et un verre de Sancerre.

L’origine est wiccane, une tradition italienne datant des Romains où les orgies étaient fêtes communes. Je survole un peu ces histoires anciennes qui sont les origines de la foi et des croyances religieuses. Je suis trop moderne. Mais je ne peux nier le charme qu’opère sur moi cette célébration de la vie ou comme ici de la mort.

Marcher au cimetière, revoir des vieux films au fond du canapé et penser aux disparus. Cela a forcément un visage. Au moins une forme. Je m’interroge vraiment sur la forme.

Out 1

 

IMG_20181209_172924

Une promenade au cimetière m’a fait énormément de bien. En le quittant, les dés étaient lancés : quel sens donner à cette rencontre ? Tout le monde n’a pas la chance de voir d’aussi près son corps tomber de l’autre côté et en ressentir un si grand plaisir.

J’ai atterri dans une librairie et plusieurs livres sur les femmes mystiques ont posé le sol sur lequel marcher. Des fois intenses et des vies entières à rédiger des listes sur tout ce qui entre dans nos vies.

Je pense m’absenter mais des femmes me retiennent et me poussent comme pour me rappeler que le meilleur de la vie ne se passe jamais dehors.

IMG_20181209_172754

Dans le train, je rêve de Khnopff, il me rappelle Henry James et son livre La tour d’écrou (The Turn of the Screw). La femme enfermée dans son corset, dans sa chambre, dans sa tête… cette folie là, je l’ai faite combien de fois ?

Je me trompe de jours, l’exposition n’a pas débutée. Ce n’est pas grave, je m’en remets au bois et à la marqueterie. Bambou, pin et prunier pour un secrétaire.  Rose et violette pour une table.

La statue que je connais bien me fait revenir dans la grande salle. Bacchante d’Auguste Clésinger. Je l’avais déjà regardée sous tous les angles avec un ami. Sa torsion me passionne. Quand je me penche, je mes pensées retournent au cimetière. Tout a changé : dehors la mort !

IMG_20181209_172806