Tu as le serpent,
Dans l’œil, il danse,
Se frotte contre l’iris.
L’écaille sur la langue
Pointe le démon.
Il cherche son nid en toi
Par ton œil, contemple
Ton corps au repos.
Entre les jambes,
À ta mort il en veut.
Il mord puis monte,
Sort, entre,
Poser son venin.
Autour, va le monde en noir et blanc.
Là-haut te dicte : continue de chanter.
Une entaille au cœur grandie.
Et à l’intérieur, la voix chante.
S’écartent les crânes, les sans ombres,
Partent les masques, les trous, les racines,
Foncent dans le ventre saisir,
Cheveux d’or et d’argent,
D’ores et déjà dehors.
Dear diary, je suis nue dans un lit qui n’est pas le mien. Dans ma tête c’est la course, j’ai le cœur qui bat au tempes. Dans la salle de bain, le lavabo est occupé par l’homme. Je tape dans l’oreiller. J’ai chaud, j’ai froid, j’arrache le drap humide et m’enroule dans un gros pull qui sent le sel de mer. Je mets un nom aux odeurs abandonnées. Je ferme les yeux, m’étire, soupire, gratte le papier peint du mur. J‘ouvre mon regard noir, c’est l’heure de rendre la chambre. Anaïs N.