Étiquette : paysage

Et je signerais sur la pierre…

Il a vu la lune. Est-ce que ça intéresse quelqu’un ? Non vraiment ça n’intéresse personne. Je ne mets pas de l’argent dans la poubelle. Les freins ont lâché et n’ont aucun rapport avec les blocages mais avec la direction assistée. Quelqu’un a un problème de gestion et heureusement je m’en fous. Chacun son tour.

Apparaît sur le papier un nu que la lumière couvre à moitié. Je l’ai laissée lézarder jusqu’à temps que le portrait prenne visage et nom. Daphné. Il va être écrit sur le vêtement. Et je signerais dans la pierre dans sa nouvelle version. Le mot de passe du projet reste ‘Le nid d’amour’.

Heureuses vacances !!

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14 h – promener le chien

à la sablionnière de Vernouillet

Le ciel est lavé, après la pluie, malgré la boue, le sol reste assez solide pour marcher sans crotter la semelle des tennis. Le calme est si grand que le bruit dans ma tête sort loin de moi. L’instant présent vit.

Passagère du silence

📚 Relecture de récits et biographies. Quelqu’un a dû se tromper dans ma vie. Des choses vécues me reviennent faisant croire à une personne sans passé. Ce quelqu’un a beau avoir un visage il reste invisible et perturbe le cours de l’Histoire. Il est plusieurs et me sacrifie.
Le récit de Fabienne Verdier, peintre, est un coup de poing. Ce n’est pas une lecture confortable. Elle soulève des peurs anciennes et des questions de son temps sur les traités de calligraphie chinoise et l’entente française. Passagère du silence est un sacrifice de l’identité. Disparaître dans ce pays qui attire et forcer le destin à revenir totalement consciente, je crois le connaître sans savoir d’où cela provient. La ligne change après cette lecture. Le futur ressemble à cette ligne. Il y a cette main qui monte et qui prend quelque chose du ciel et de la terre : elle saisie cette forme volcanique encore vivante, chaude et fumante.
Passionnant à lire. 🥣 🌼
La couverture est signée Hiroji Kubota. 🏠 👜

Lecture du moment

Son et silence

cimetière de Sète
mouettes silencieuses au cimetière des marins

Depuis 2015, je n’ai pas pu retourner à Sète, ville qui a enterrée Georges Brassens, pays de la joute givordine et vue admirable au port d’une mer calme et bleue. J’aime cette ville depuis un premier voyage enfant. Y revenir à l’âge adulte m’a mené à quelques mètres des mêmes rues. Avec deux amis qui me logeaient, nous sommes partis en excursion. Nous avons visité le musée de la marine, évité Paul Valéry, bavardé chacun de son côté devant les œuvres exposées au MIAM (Musée International des Arts Modestes), mangé au port du loup de mer, laissé le moelleux au chocolat aux abeilles et fini notre périple au cimetière des marins. On s’est mis en tête de rester ensemble avant de remarquer que nous avions un souvenir à protéger. J’ai grimpé en haut en prenant plusieurs escaliers et passages entre les tombes. Les mouettes en cette fin d’après midi se posaient au sommet des chapelles et caveaux familiaux. Elles laissaient le vent les laver sans se laisser distraire. Les ruines, la roche et les tombes, ne parlaient pas. L’histoire a commencé en regardant les gestes laissés des visiteurs. Le rangement des arrosoirs, le placement des briques autour du robinet, la peinture sur les seaux, le nombre pair pour chaque objet suggérant mille choses. Nous sommes repartis à la nuit tombée pour Palavas les flots et avons fait silence. On a aussi évité le karaoké et le casino. L’honneur était sauf. Nous avons surtout aimé le son qui arrive après, la brise emprisonnée dans l’oreille interne.

rampe d'escalier au cimetière de Sètearrosoir du cimetière de Sèterouille et peinture au cimetière de Sèteroses anciennes au cimetière de Sète

La loge d’artiste

Un texte et un tableau parlent.

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• fidélité

• vibration : ondes positives

• accomplissement

Est-ce que ce dessin a une raison d’être ? j’ai eu la nécessité de mettre en tête des indices, cela a forcément une raison d’être en-dehors d’un simple dessin.

* abandonner

* sacrifier la créativité

* scier en deux le mal

– du vert

– des pinceaux, des toiles en lin, de la cire

– des blancs, des silences de gare, de forêt, d’immeuble

Pendant ce temps-là, la loge d’artiste se construit.

Titles

Petits dessins sur papier aux crayons de couleurs, format A5.

Le temps est élastique. Un jour il paraît au repos. Un autre jour il paraît extrêmement tendu. Je le résume souvent à un titre – une image comme un moyen de mémoriser ce qui traverse l’âme.

Pourquoi ce jour là s’est-il écrit cela ? Pourquoi ai-je dessiné si vite un truc pareil ? Que s’est-il passé ?

Il y a des accidents, des apparitions. Je suis la première à me faire peur, à être même étonnée d’être étonnée par peur de devenir blasée d’une seule façon de voir les choses. Je ne crois pas au mystère. Il faut un titre pour ne pas perdre le lecteur, le visiteur. Il faut garder un fil conducteur. Garder un lien avec la raison.

L’homme Bionic

Ophélie

L’illustration est inspirée d’une bd de Lorenzo Mattoti. Sur ma peinture, elle est devenue un cadavre, et les montagnes, un visage d’homme. Le croquis de départ se rapproche du mythe de Robinson Crusoé, non d’Ophélie. J’ai repris l’idée du visage qui se confond dans la nature et ravivé le corps de la femme. Elle va connaître une renaissance à la gouache. L’aspect dramatique peut revenir. Je vis la chose en écriture comme au temps de mes premières nouvelles : je voudrais et fais tout pour que mon personnage principal vive et il meurt. Il m’a fallu des années avant que mon héroïne soit vivante à la fin de l’histoire. Le travail à été très difficile. Le problème en peinture est moins d’y arriver que de croire à l’histoire. Il manque quelque chose.

La femme des bois

Être dedans, puis en sortir. Petit miracle : découvrir qu’il en reste quelque chose sur la toile alors que le spectateur ne sait encore rien. J’ai travaillé Emmanuelle, le féminin de Jésus dit-on, en l’emmenant dans son désert, celui des bois et non des dunes. La barre représente le Té mais ne doit être que suggérée selon moi. J’ai voulu ce mouvement du vent dans le feuillage qui existerait et commencerait seulement à naître à l’esprit de cette femme. J’ai beaucoup pensé à Renoir et Berthe Morisot, deux guides humains aux peintures faites pour vivre sur terre et non en cage. Je ne prends aucune liberté avec mon sujet. Ce que je sais je le place, ce que j’ignore je le fait apparaître.

La femme des bois

Peinture à l’acrylique sur toile, 80 x 60 cm, 2017.

Sur le cap de l’été

L’école hollandaise et son attachement au petit format m’a fait gâcher beaucoup de papier. Il faut dire que notre professeur adore rire de la pauvreté. Je le crois fan de Coluche. Pour donner un exemple ses tulipes en photocopie en noir et blanc tenant sur un centimètre. J’aurais eu un fouet j’aurais cravaché le prof. Non je plaisante, je l’adore. Mais tout de même dans la répétition les nerfs ont lâchés plus d’une fois. Du coup sésame ouvre-toi, nous eumes le droit de venir avec une photo souvenir pour lui faire subir le même traitement. J’étais contente jusqu’à ce que le prof se jette sur ma feuille pour peindre ses nuages. Là normalement la salle rit. Mais comme on est à Versailles, de l’autre côté du décor, on n’a pas le droit. Ridicule.

Donc, je crois que ce mignon fait à deux va très bien dans nos têtes martyrisées. Vive les vacances. Vive les Beaux-Arts et vive mon c*l.

Petite peinture à l’acrylique sur papier d’Arles (2019).