Étiquette : poème

Ateliers en exil

 🍁 Hiver 2013 : fruit d’un partenariat entre la Maison de la Poésie de Saint-Quentin-en-Yvelines et la ville de Poissy, quatre ateliers d’écriture poétique se déroulent à la Médiathèque Christine-de-Pizan, sous la houlette du poète Bernard Moreau, invité en octobre pour une rencontre autour de son oeuvre poétique.
Imposée par les bibliothèques : la thématique de l’exil, sur laquelle se décline toutes les manifestations de l’année.

recueil de poésie édité en 2013 aux Éditions Mazette avec la contribution de la Maison de la Poésie des Yvelines et le Conseil général

Ouverture au culot

Suppose que je disparaisse en mer

Que séance tenante le désert me perde

Que j’en sois heureuse

Et que je gagne l’horizon

Quand par derrière mon sourire revient

Sans toi pour le voir

Outremer

Yeux clos, tu me vois enfin.

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Alcôve noire

Ces premiers froids que l’on réchauffe d’un sarment,
– Et des platanes d’or le long gémissement,
– Et l’alcôve au lit noir qui datait d’Henri IV,
Où ton corps, au hasard de l’ombre dévêtu,
S’illuminait parfois d’un rouge éclair de l’âtre,
Quand tu m’aiguillonnais de ton genou pointu,
Chevaucheuse d’amour si triste et si folâtre ;
– Et cet abyme où l’on tombait : t’en souviens-tu ?

Alcôve noire, de Paul-Jean Toulet, extrait de Chansons.

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Portrait aux crayons de couleurs de Louise Labé, poétesse française de la Renaissance, d’après la sculpture de Jean-Joseph Carriès exposée dans les collections permanentes du Petit Palais.

J’ai mis en lien la photo du buste tout en vous disant bien avoir dessiné la sculpture sur place. Même chose concernant la mise en couleurs. Rien n’a été fait à la maison. Je me suis assise sur un banc entre deux salles et des teintes toniques sont venues immédiatement sur le papier. Quelque chose de la femme du moyen-age, de la femme d’âge moyen, comme le chante Catherine Ringer. Une artiste unique et une femme charismatique très coquette.

http://parismuseescollections.paris.fr/fr/petit-palais/oeuvres/buste-de-loyse-labe

Pour le retour du Soleil honorer,
Le Zéphir l’air serein lui appareille,
Et du sommeil l’eau et la terre éveille,
Qui les gardait, l’une de murmurer

En doux coulant, l’autre de se parer
De mainte fleur de couleur nonpareille
Jà les oiseaux ès arbres font merveille,
Et aux passants font l’ennui modérer

Les nymphes jà en milles jeux s’ébattent
Au clair de lune, et dansant l’herbe abattent.
Veux-tu Zéphir, de ton heur me donner,

Et que par toi toute me renouvelle ?
Fais mon Soleil devers moi retourner,
Et tu verras s’il ne me rend plus belle.

Jamais ne dire…

J’ai retrouvé dans mes affaires ces textes. Je ne me souvenais pu avoir participé au Prix de Poésie Simone Landry en 2016. Je ne sais plus le nom de la gagnante mais cela ne devrait pas être difficile de retrouver. La soirée s’est passée dans un atelier de peintres à Paris avec en invitée Noëlle Châtelet.
Le serpent

Tu as le serpent,

Dans l’œil, il danse,

Se frotte contre l’iris.

L’écaille sur la langue

Pointe le démon.

Il cherche son nid en toi

Par ton œil, contemple

Ton corps au repos.

Entre les jambes,

À ta mort il en veut.

Il mord puis monte,

Sort, entre,

Poser son venin.

 

L’aurore
Dès l’aurore, le monde s’effondre.
On te dit : continue de chanter.

Autour, va le monde en noir et blanc.

Là-haut te dicte : continue de chanter.

Une entaille au cœur grandie.

Et à l’intérieur, la voix chante.

S’écartent les crânes, les sans ombres,

Partent les masques, les trous, les racines,

Foncent dans le ventre saisir,

Cheveux d’or et d’argent,

D’ores et déjà dehors.

 

Dear diary

Dear diary, je suis nue dans un lit qui n’est pas le mien. Dans ma tête c’est la course, j’ai le cœur qui bat au tempes. Dans la salle de bain, le lavabo est occupé par l’homme. Je tape dans l’oreiller. J’ai chaud, j’ai froid, j’arrache le drap humide et m’enroule dans un gros pull qui sent le sel de mer. Je mets un nom aux odeurs abandonnées. Je ferme les yeux, m’étire, soupire, gratte le papier peint du mur. J‘ouvre mon regard noir, c’est l’heure de rendre la chambre. Anaïs N.