Étiquette : vert

D’avant d’alors

dans la maison de Paul Cézanne

Plus loin, plus bas, du centre de la terre, sous les couches terrestres formées par les événements climatiques.

C’est le moment de faire ses commandes de semences pour celles et ceux qui ont un jardin ou un balcon. Après le nouvel an qui s’accompagne souvent d’herbes non utilisées à jeter dans la nature, je fais le tour des graines récoltées et des graines données dans le périmètre de mes connaissances. Elles ont toutes tenues et cherchent la liberté. J’ai volé des fleurs dans ma vie et des graines comme une pie attirée par l’or. Du coup j’achète des arbustes qui ne vont pas à l’intérieur et que je garde un mois comme un sapin de Noël avant de les replanter dans la forêt. C’est équitable. Certaines sont obligées de revenir là d’où elles proviennent tant le type de sol diffère d’une agglomération à une autre. J’en ai marre de l’ailanthe qu’ils nous ont planté partout en remplacement du ginko (avant cela encore du prunier), c’est moche et question absorption d’air pollué je fais les yeux ronds. Le plan de l’armée secteur espaces verts pue. On a retiré l’amiante depuis longtemps quand même. Salut.

Portrait de mitaines écarlates, auteure du livre de cuisine C’est pas de la tarte.

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Le Père Lachaise

J’ai toujours adoré les cimetières. Enfant, mes parents m’y emmenaient. Je crois qu’il n’est pas possible quand on voyage de visiter une église ou une chapelle sans après aller au cimetière. C’est un passage obligé si on veut bien faire les choses.

J’ai pris mes premières photos de tombes à onze ans. Au début je cherchais les tombes d’enfants et de bébés. Cette fascination m’a fort heureusement quittée à l’âge adulte. Mais je ne cache pas mon émotion si cela se produit. Les choses changent.

Le Père-Lachaise est un peu ennuyeux et c’est ce que je recherche certains jours de tumulte. J’aime m’ennuyer. Il arrive toujours beaucoup de choses entre deux portes. Quelque chose se remplit et l’air n’est plus le même une fois franchis les seuils.

Passiflore sur l’eau

Photo de fleurs
Photo botanique

Passiflore. Ouverte. Coupée. Flottant sur l’eau, mise dans un grand bol en verre. Je ne crois pas que cela attire les rêves. Mais la voir à cet endroit et plus dans un arbre ni dans un vase bouge la réalité. Quelle conséquence si on en voit une dans un verre ?

Les accidents

J’ai pris en photo cette peinture pensant à un pas à pas. Des jeunes qui l’aimaient ne voulaient plus que j’y touche. Ils m’ont rappelé ce que j’aimais au même âge : des choses pas finies, des accidents, des impulsions … des choses qui disent et font sentir que quelqu’un à l’autre bout du monde est comme eux.

Des choses disant que continuer se serait tout perdre. Ce tableau les fait se sentir mieux. On dirait du Edvard Munch. Une femme. Un paysage. La lumière côté nord. L’accident : une trainée verte empêche de lever à tort les yeux et les repose en portant le regard sur la gauche.

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Titre : La muse endormie

huile sur toile au format 40 x 30 cm

In Real Life

Nymphe - gouache

Nymphe – illustration peinte à la gouache en ce moment.

Nymphe - gouache

À l’atelier, quelque chose du monde virtuel remonte à la surface. Le dessin laisse apparaître une lettre, quelque fois deux ou trois. On dirait des empreintes venues d’un autre monde.

Je peux m’estimer chanceuse de pouvoir continuer à transporter ce que j’utilise. Les mots. La lettre e que l’on peut voir dans l’oeil de Nymphe est une vision ancienne que j’ai eu à force d’écrire.

Des lettres naissaient à chacun de mes doigts et je tapais avec comme des caractères d’imprimerie sur la machine à écrire. Le festin nu de Cronenberg au terme de cette mue y ressemblait fidèlement.

On peut parier que dans l’écriture, des images finiront par céder de la place dans la mise en relation avec le spectateur. Le lecteur.

Nymphe - gouache